LES PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT

 

(extrait d’un article de 1969 relatif à l’Aérotrain)
 

 Ce véhicule est né de l’application du guidage aux véhicules à effet de sol dont le principe est le suivant : le véhicule repose sur le sol (ou tout autre support tel qu’un plan d’eau par exemple) par l’intermédiaire d’un coussin d’air constitué par de l’air soufflé à pression relativement faible. Le maintien de cette pression est assuré en entourant la surface d’appui, aussi large que possible, soit d’une lame d’air à pression plus forte (hovercraft), soit d’une jupe souple limitant les fuites. Dans l’Aérotrain Bertin, ce principe est appliqué non seulement à la suspension de l’engin, mais aussi au guidage.

 La voie est constituée par une large poutre en béton ou en acier en forme de T renversé. Le véhicule comporte deux séries de jupes en caoutchouc à l’intérieur desquelles est admis de l’air sous une pression relativement faible (de 0.05 à 0.10 bars). L’une des séries de jupes permet le portage sur la voie matérialisée par la barre transversale du T, l’autre série assure le guidage sur l’âme de la poutre constituée par la barre verticale du T, l’ensemble ayant une symétrie par rapport au plan axial de la voie.


 document société Bertin / L'Aérotrain et les Naviplanes
 

 Dans la réalisation actuelle (modèle à l’échelle ½) essayée à Gometz-La-Ville (Essonne) sur une voie d’une longueur de 6 km, la propulsion s’effectue par une hélice d’avion entraînée par un moteur conventionnel de 250 ch. Les deux ventilateurs de sustentation sont entraînés par des moteurs d’automobiles de 50 ch. Ce prototype a dépassé, par ses propres moyens, la vitesse de 200 km/h et celle de 300 km/h avec une fusée d’appoint. Il est également envisagé l’utilisation de turbopropulseurs ou de réacteurs. La propulsion par moteurs électriques linéaires, proposée par P. Patin dès 1964, semble devoir apporter une solution élégante, en particulier, au problème du bruit.

 L’examen des conditions de fonctionnement à grande vitesse a montré que l’on pourrait atteindre et vraisemblablement dépasser 400 km/h, sous réserve d’une exécution parfaite de la voie et de l’adoption de conditions de tracé relativement dures en ce qui concerne les rayons de courbure en plan et en profil. En revanche, l’Aérotrain s’accommode de rampes et de pentes très supérieures à celles du chemin de fer. Le freinage s’effectue normalement avec l’appareil moteur (hélice ou réacteur en reverse), et un freinage d’urgence peut être réalisé par un dispositif à friction sur la voie ou même par suppression du portage par les coussins d’air.

 Du point de vue constructif, les véhicules de l’Aérotrain sont construits d’une manière assez analogue aux avions (caisse en alliage léger, pressurisation, etc.…). En permettant une bonne répartition des charges entre le véhicule et la voie, la suspension par coussins d’air facilite l’utilisation de structures légères.


RETOUR
SOMMAIRE
SUITE